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L'Afrique commentée

29.3.04

TRANSPARENCE RECLAMEE CHEZ LES SOCIETES PETROLIERES – CHUTE DU GOUVERNEMENT DE RECONCILIATION NATIONALE EN COTE D’IVOIRE
Global Witness a émis un rapport réclamant la ‘transparence’ des comptes pétrolières. Selon Le Monde, le rapport de l'ONG britannique a étudié la dilapidation des rentes tirées de leurs sous-sols dans cinq pays dont trois africains: le Congo-Brazzaville, l'Angola et la Guinée équatoriale. L’enquête a révélé une “épidémie mondiale de scandales financiers avec des milliards de dollars de revenus non comptabilisés dans certains des pays les plus pauvres du monde". Du quart des revenus de l'Etat qui disparaît en Angola au compte personnel à l'étranger du président de la Guinée équatoriale directement approvisionné par les compagnies pétrolières, en passant par la privatisation de l'or noir au Congo où la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) "réalise des profits à hauteur de millions de dollars mais, selon le FMI, ne verse pas un centime de cet argent au trésor de l'Etat". L’antidote proposée par Global Witness? Rendre obligatoire l'annonce des versements nets aux Etats par la voie législative et la réglementation boursière.

La Côte d’Ivoire a été secouée par une épreuve de force meurtrière entre le régime et l'opposition à Abidjan, la capitale commerciale du pays. L’opposition a lancé une manifestation, bien qu’elle soit interdite par le gouvernement. La manif était violemment reprimée par les forces dites de l’ordre. Bilan: entre 25 et 40 morts et de nombreux blessés. Le gouvernement a qualifié les événements de "tentative d'insurrection qui ne dit pas son nom". Or, le chef de la police nationale affirme avoir dit aux siens de n’utiliser que des ‘moyens conventionels’ contre les manifestants. Drôle de stratège contre ce qu’on qualifie d’“insurrection qui ne dit pas son nom.” Face à la repression, les rebelles des Forces nouvelles et le Rassemblement des Républicains se sont retirés du gouvernement de réconciliation nationale, prévue par les accords de Marcoussis signés l’an dernier en France. L’opposition dénonce les “pratiques fascistes et dictatoriales” du pouvoir. Les soi-disant Jeunes Patriotes, des milicies hors-de-contrôle, bien armées et qui se disent proche du Front patriotique ivorien (FPI, pouvoir), se sont farouchement opposés aux accords de Marcoussis et ont fait tout pour miner la paix fragile du pays..