RWANDA: HISTOIRE D'AVANT GENOCIDE
Photo issue de: BBC News.com. Une femme victime vivante du génocide. Cette femme fut prise comme esclave sexuelle de quelques extêmistes hutue. Elle croit avoir été violée à plus de cent reprises. Elle s'est contractée par la suite le sida et se retrouve dans les derniers jours de sa vie. Elle affirme vouloir n'avoir pas survécu aux massacres.
Le territoire devenu Ruanda-Urundi est colonisé par les Allemands mais passe sous la tutelle belge après la Guerre de 14-18. La population est quasi-homogène. Presque tout le monde, sauf une petite population de Twas, parle la langue kinyarwandaise et tient aux mêmes traditions culturelles. Les colonisateurs belges divisent la communauté en deux groupes: ce qu'ils appellent Tutsi et Hutu. Les commerçants et d'autres traités de bourgeois deviennent donc 'Tutsis' et le reste (principalement agriculteurs) devient 'Hutu.' Les Tutsis se font assimiler dans la fonction publique et facilitent les petites tâches de gouvernance à travers la colonie. C'est la stratégie de diviser pour mieux conquérir.
En 1959, le territoire acquiert la souverainété et devient deux pays indépendants: le Rwanda et le Burundi. Ayant fait partie de l'élite coloniale dirigeante, les soi-disant Tutsis sont, par définition, une minorité. Par la suite, ils sont considérés comme avoir été complicites avec les colonisateurs. Après l'avènement de l'indépendance nationale et la prise de pouvoir par la majorité des soi-disant Hutus, la haine anti-tutsie est alimentée et exploitée par des homme politiques de mauvaise foi.
Dans les années 60 et 70, ont lieu au Rwanda plusieurs massacres anti-tutsis, typiquement lancés lorsque les régimes ont besoin de bouc-émissaire pour distraire les populations vivant dans la répression et la misère (comme est le cas pour la quasi-totalité de tels massacres de l'histoire).
En 1990, le Front patriotique rwandais (FPR), dominé par les Tutsis, envahit le Rwanda depuis l'Ouganda voisin. Après trois ans de guerre civile, un accord de paix est signé entre le gouvernement rwandais et le FPR. Les accords d'Arusha (la ville tanzanienne où ils sont signés) prévoient un gouvernement intérimaire qui intègre les cadres du FPR.
Les proches du dictateur Juvénal Habyrimana détestent ce partage de pouvoir. Ce cabal mafieux traitent les accords de capitulation et refusent de céder leurs situations priviligiées. Des situations qui leur accordent, naturellement, 'accès' à des richesses.
Le chef de la faction la plus extrême est la femme du dictateur, Agathe Habyrimana (Dame Macbeth), sa famille et leurs siens.
L'éventualité d'un partage de pouvoir les font paniquer. Ensuite, ils conçoivent un plan pour débarasser le régime de tous ses opposants. Le FPR est principalement tutsi. C'est donc un plan pour le génocide.
Après les accords d'Arusha, une mission onusienne de maintien de la paix. Mais elle est accordée un nombre miniscule de troupes et un mandat très limité. Essentiellement, ils sont des observateurs sans aucune autorisation d'utiliser la force. Toute violation des accords de paix sera communiquée au... gouvernement rwandais.
En 1994, le chef des forces onusienne, le généal canadien Roméo Dallaire, apprend des informateurs que des tueries massives sont planifiées. Dallaire est informé que des extrêmistes hutus "ont été ordonnés à enregistrer tous les Tutsis de Kigali," la capitale rwandaise.
Bouleversé, le chef des Casques bleues demande permission de saisir les caches d'armements des extrêmistes hutus. Cette permission est refusée par l'Office onusien de maintien de la paix, geré alors par Kofi Annan. Le député d'Annan ordonne à Dallaire de transmettre ses renseignements aux gouvernements français, américain, belge et... perversement, rwandais. Le gouvernement responsable dudit plan.
Dallaire s'engage dans un bras-de-fer avec New York pour pouvoir agir, mais il perd cette bataille, une bataille perdue qui en précède de pires. Ce refus est sous le prétexte que les gouvernements occidentaux ne seraient pas d'accord donc ça ne vaut pas la peine de le leur demander.
Le 6 avril 1994, l'avion transportant Habyrimana et son homologue burundais est abattu. Tous les deux chefs d'Etat et d'autres passagers sont morts. C'est le prétexte tant attendu pour les extêmistes de mettre en oeuvre leur génocide planifié. En 100 jours, quelques 800 000 personnes sont massacrées. Principalement des Tutsis, mais beaucoup de Hutus modérés partisans du multipartyisme ou autrement opposés à la dictateur.
**
Demain: le déroulement du génocide et le refus volontaire du reste du monde d'agir.
Lecture recommandée: Nous avons le plaisir de vous informer que, demain, nous serons tués avec nos familles de Philip Gourevitch. Le récit définitif du génocide et des événements qui y menaient. Cliquer ici pour en savoir plus.
Photo issue de: BBC News.com. Une femme victime vivante du génocide. Cette femme fut prise comme esclave sexuelle de quelques extêmistes hutue. Elle croit avoir été violée à plus de cent reprises. Elle s'est contractée par la suite le sida et se retrouve dans les derniers jours de sa vie. Elle affirme vouloir n'avoir pas survécu aux massacres.
Le territoire devenu Ruanda-Urundi est colonisé par les Allemands mais passe sous la tutelle belge après la Guerre de 14-18. La population est quasi-homogène. Presque tout le monde, sauf une petite population de Twas, parle la langue kinyarwandaise et tient aux mêmes traditions culturelles. Les colonisateurs belges divisent la communauté en deux groupes: ce qu'ils appellent Tutsi et Hutu. Les commerçants et d'autres traités de bourgeois deviennent donc 'Tutsis' et le reste (principalement agriculteurs) devient 'Hutu.' Les Tutsis se font assimiler dans la fonction publique et facilitent les petites tâches de gouvernance à travers la colonie. C'est la stratégie de diviser pour mieux conquérir.
En 1959, le territoire acquiert la souverainété et devient deux pays indépendants: le Rwanda et le Burundi. Ayant fait partie de l'élite coloniale dirigeante, les soi-disant Tutsis sont, par définition, une minorité. Par la suite, ils sont considérés comme avoir été complicites avec les colonisateurs. Après l'avènement de l'indépendance nationale et la prise de pouvoir par la majorité des soi-disant Hutus, la haine anti-tutsie est alimentée et exploitée par des homme politiques de mauvaise foi.
Dans les années 60 et 70, ont lieu au Rwanda plusieurs massacres anti-tutsis, typiquement lancés lorsque les régimes ont besoin de bouc-émissaire pour distraire les populations vivant dans la répression et la misère (comme est le cas pour la quasi-totalité de tels massacres de l'histoire).
En 1990, le Front patriotique rwandais (FPR), dominé par les Tutsis, envahit le Rwanda depuis l'Ouganda voisin. Après trois ans de guerre civile, un accord de paix est signé entre le gouvernement rwandais et le FPR. Les accords d'Arusha (la ville tanzanienne où ils sont signés) prévoient un gouvernement intérimaire qui intègre les cadres du FPR.
Les proches du dictateur Juvénal Habyrimana détestent ce partage de pouvoir. Ce cabal mafieux traitent les accords de capitulation et refusent de céder leurs situations priviligiées. Des situations qui leur accordent, naturellement, 'accès' à des richesses.
Le chef de la faction la plus extrême est la femme du dictateur, Agathe Habyrimana (Dame Macbeth), sa famille et leurs siens.
L'éventualité d'un partage de pouvoir les font paniquer. Ensuite, ils conçoivent un plan pour débarasser le régime de tous ses opposants. Le FPR est principalement tutsi. C'est donc un plan pour le génocide.
Après les accords d'Arusha, une mission onusienne de maintien de la paix. Mais elle est accordée un nombre miniscule de troupes et un mandat très limité. Essentiellement, ils sont des observateurs sans aucune autorisation d'utiliser la force. Toute violation des accords de paix sera communiquée au... gouvernement rwandais.
En 1994, le chef des forces onusienne, le généal canadien Roméo Dallaire, apprend des informateurs que des tueries massives sont planifiées. Dallaire est informé que des extrêmistes hutus "ont été ordonnés à enregistrer tous les Tutsis de Kigali," la capitale rwandaise.
Bouleversé, le chef des Casques bleues demande permission de saisir les caches d'armements des extrêmistes hutus. Cette permission est refusée par l'Office onusien de maintien de la paix, geré alors par Kofi Annan. Le député d'Annan ordonne à Dallaire de transmettre ses renseignements aux gouvernements français, américain, belge et... perversement, rwandais. Le gouvernement responsable dudit plan.
Dallaire s'engage dans un bras-de-fer avec New York pour pouvoir agir, mais il perd cette bataille, une bataille perdue qui en précède de pires. Ce refus est sous le prétexte que les gouvernements occidentaux ne seraient pas d'accord donc ça ne vaut pas la peine de le leur demander.
Le 6 avril 1994, l'avion transportant Habyrimana et son homologue burundais est abattu. Tous les deux chefs d'Etat et d'autres passagers sont morts. C'est le prétexte tant attendu pour les extêmistes de mettre en oeuvre leur génocide planifié. En 100 jours, quelques 800 000 personnes sont massacrées. Principalement des Tutsis, mais beaucoup de Hutus modérés partisans du multipartyisme ou autrement opposés à la dictateur.
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Demain: le déroulement du génocide et le refus volontaire du reste du monde d'agir.
Lecture recommandée: Nous avons le plaisir de vous informer que, demain, nous serons tués avec nos familles de Philip Gourevitch. Le récit définitif du génocide et des événements qui y menaient. Cliquer ici pour en savoir plus.
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