Enfin une libéralisation des ondes en Guinée-Conakry

La Guinée est enfin devenue le dernier pays de la sous-région ouest-africaine à permettre des télévisions et radios privées. Le chef d'Etat, le général Lansana Conté, a émis un decret libéralisation les ondes, ce qui a été largement salué par des ONG et la société civile.

Le decret était tant attendu depuis quelques temps... la loi fondamentale du pays, adoptée en 1991, assurant la liberté de la presse, des radios, des télévisions et des communications.

Côte d'Ivoire, ou la chronique d'un coup annoncé

Encore une autre mauvaise nouvelle pour la Côte d'Ivoire. Le général Mathias Doué a appelé au départ du président Laurent Gbagbo. Soit volontaire, soit sous la pression de la communauté internationale. Faute de quoi Gbagbo sera renversé par l'armée, selon Doué. L'ancien chef d'Etat major de l'armée ivorienne était un allié du président Gbagbo avant d'être limogé par ce dernier en novembre 2004. Le général Doué est considéré comme un modéré, ce qui rend ces propos remarquables.

L'ancien porte-parole de l'armée Jules Yao a dit que beaucoup de cadres de l'armée sont prêtes à combattre le président Gbagbo.

Gbagbo vacilie entre les paroles conciliatoires et dures. Il semble partagé entre les xénophobes radicaux et violents qu'il a laissé s'aligner à lui et ses instincts modérés et pragmatiques.

Mais c'est quoi le pragmatisme dans une telle crise?

S'il fait des compromises, il est fort probable qu'il serait renversé, ou même assassiné, par les radicaux. C'est la situation qui a frappé l'homme fort rwandais Juvénal Habyrimana lorsqu'il a signé un accord de paix avec les rebelles en 1993; et on sait ce qui s'en est suivi. Par contre, si Gbagbo refuse de compromettre (ou de démissionner), il risque un coup d'Etat militaire.

La source des tensions dans le pays dépasse de loin la seule personne de Laurent Gbagbo, donc les divisions fondamentales en Côte d'Ivoire ne seraient pas guéries par la démission de Laurent Gbagbo.


Mise à jour: Cet article dans L'Intelligent (ex-Jeune Afrique) offre une bonne analyse des divers ennuis au sein de l'armée ivoirienne.



2e mise à jour: La rebelllion refuse de participer aux élections présidentielles prévues pour le 30 octobre prochain. Ce boycott suit le refus des milices xénophobes alignées au gouvernement de se désarmer.

Weah, président de la République?

Je suis fasciné de lire que George Weah a annoncé sa candidature à la présidence libérienne. Weah est l'unique Africain à être consacré meilleur footballeur du monde en 1995.

Weah est bien connu et adoré au Liberia, non seulement pour son statut de géant du foot. Il a fait d'énormes contributions à son pays. Il a servi comme ambassadeur de l'UNICEF, le Fonds mondial pour l'enfance. Il a financé personnellement l'équipe nationale libérienne durant plusieurs années, alors que la dictature de Charles Taylor a refusé. Il a même prêté sa célébrité au bénéfice d'une campagne de démobilisation et désarmement d'enfants soldats.

Sans surprise, sa candidature a été moquée dans certains quartiers. Même son cousin. De mauvaises langues lancent que Weah est mal éduqué. Ils soulignent qu'il n'a aucune expérience gouvernementale ou politique.

Weah n'a que l'honnêté et l'intégrité morale. Dans un pays aussi maudit que le sien, on ne peut pas sous-estimer l'importance de ses deux qualités.

Les hommes 'expérimentés' n'ont apporté que la ruine et la misère au Liberia. Les hommes politiques n'ont jamais pris soins que pour leurs propres entourages. Peut-être il est temps de laisser le fauteil présidentiel à un homme apolitique et inexpérimenté qui ferait autrement.

Weah n'a pas BESOIN d'être chef d'Etat. Il n'a pas besoin de la présidence pour devenir célèbre. Il n'a pas besoin de la présidence pour devenir adoré. Il n'a pas besoin de la présidence pour devenir riche. Quel raison, sauf l'amour de son patrie, pourrait-il avoir pour vouloir le cadeau empoisonné qu'est la présdience libérienne?

Pour le Liberia, il faut absolument un chef intègre. Il faut une personne qui peut unir les groupes divers pour bâtir une semblance d'un Etat. Je ne vois pas comment les anciens guerriers et les petits chefs de clan, qui ne veulent la présidence que pour le pouvoir, pourraient le faire mieux que Weah.