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L'Afrique commentée

25.8.05

Côte d'Ivoire, ou la chronique d'un coup annoncé

Encore une autre mauvaise nouvelle pour la Côte d'Ivoire. Le général Mathias Doué a appelé au départ du président Laurent Gbagbo. Soit volontaire, soit sous la pression de la communauté internationale. Faute de quoi Gbagbo sera renversé par l'armée, selon Doué. L'ancien chef d'Etat major de l'armée ivorienne était un allié du président Gbagbo avant d'être limogé par ce dernier en novembre 2004. Le général Doué est considéré comme un modéré, ce qui rend ces propos remarquables.

L'ancien porte-parole de l'armée Jules Yao a dit que beaucoup de cadres de l'armée sont prêtes à combattre le président Gbagbo.

Gbagbo vacilie entre les paroles conciliatoires et dures. Il semble partagé entre les xénophobes radicaux et violents qu'il a laissé s'aligner à lui et ses instincts modérés et pragmatiques.

Mais c'est quoi le pragmatisme dans une telle crise?

S'il fait des compromises, il est fort probable qu'il serait renversé, ou même assassiné, par les radicaux. C'est la situation qui a frappé l'homme fort rwandais Juvénal Habyrimana lorsqu'il a signé un accord de paix avec les rebelles en 1993; et on sait ce qui s'en est suivi. Par contre, si Gbagbo refuse de compromettre (ou de démissionner), il risque un coup d'Etat militaire.

La source des tensions dans le pays dépasse de loin la seule personne de Laurent Gbagbo, donc les divisions fondamentales en Côte d'Ivoire ne seraient pas guéries par la démission de Laurent Gbagbo.


Mise à jour: Cet article dans L'Intelligent (ex-Jeune Afrique) offre une bonne analyse des divers ennuis au sein de l'armée ivoirienne.



2e mise à jour: La rebelllion refuse de participer aux élections présidentielles prévues pour le 30 octobre prochain. Ce boycott suit le refus des milices xénophobes alignées au gouvernement de se désarmer.