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L'Afrique commentée

17.1.06

Abidjan pris en otage par des terroristes

Les soi-disant Jeunes Patriotes, des terroristes qui se disent nationalistes, ont paralysé hier la capitale commerciale de Côte d'Ivoire. Les militants qui sèment régulièrement la panique chez les pauvres habitants d'Abidjan ont érigé des barricades et détruit des véhicules de l'ONU. Ils accusent la France et la communauté internationale d'être trop favorables aux rebelles qui tiennent le nord du pays.

"Ce n'est que le début d'un mouvement de manifestation pour dire à la communauté internationale de partir. Nous voulons régler cette crise entre Ivoiriens", a déclaré Serge Koffi, un des dirigeants des Jeunes Patriotes, note le portail Abidjan.net.

Le groupe xénophobe manifestait contre la dissolution proposée du Parlement ivoirien, dont le mandant s'est achevé l'an dernier. Cette étape a été recommandée par des diplomates internationaux qui tentent de régler la crise dont les Ivoiriens se montrent incapable de régler entre eux. Les rebelles craignent à raison la démobilisation tant que les milices dites loyalistes comme les Jeunes Patriotes ne seront pas désarmées eux-mêmes. Mais certains croient que le chef d'Etat Laurent Gbagbo hésite à faire face à ces fanatiques nominalement issus de son camp par crainte d'assassinat.

La rebellion a été montée en 2002 pour protester contre la discrimation sociale et étatique contre le nord musulman et les étrangers qui font quelque 30 pour cent population de la population du pays.

Hier, Ellen Johnson-Sirleaf a prêté serment comme nouvelle présidente du Liberia voisin. L'événement représente (on l'espère) la fin de 16 ans de guerre, violences et instabilité qui a laissé le pays détruit, le peuple débrouillard, les infrastructures anéanties et l'économie ruinée. Les Jeunes Patriotes sont-ils irrationels et fanatiques au point de vouloir répéter le cauchemar de leurs voisins?


Mise à jour: Le Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir) s'est retiré du processus de paix.

"Le FPI déclare son retrait du processus de paix et son refus de continuer encore plus longtemps le processus de recolonisation engagé sous l'égide de l'Onu", a dit Pascal Affi N'Guessan, président du parti du chef de l'Etat.

"Le FPI demande au chef de l'Etat d'entreprendre immédiatement les démarches nécessaires afin que le pays soit débarrassé de l'occupant étranger et d'engager sur des bases autonomes et autochtones le processus de paix et de réconciliation."

Affi N'Guessan fût premier ministre avant l'instauration du gouvernement de transition.

Le sécretaire général de l'ONU, le Ghanéen Kofi Annan, a déploré "les violences orchestrées dirigées directement contre les Nations unies."



2e mise à jour: Les terroristes auraient pris contrôle de la radiotélévision nationale.