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L'Afrique commentée

3.10.05

La Guinée, ou la lente chute

A la veille des 47 ans d'indépendence du pays, L'Intelligent/Jeune Afrique a brossé le portrait d'une Guinée en crise (portrait peu apprecié des autorités de Conakry qui ont saisi tous les numéros du magazine).

Plongée dans l'obscurité dès le crépuscule, du fait d'un manque cruel d'électricité dont elle souffre depuis plusieurs années, [la capitale] donne l'image d'un gros bourg tropical assoupi, note l'hebdo panafricain.

Quarante-sept ans après l'indépendance, la Guinée ne parvient donc toujours pas à fournir à sa population les deux choses aujourd'hui les plus indispensables à la vie : l'énergie électrique et l'eau courante.

Dysfonctionnement dans le secteur téléphonique, état pitoyable de l'éducation publique, gestion catastrophique des deniers publics, mais aussi... l'effondrement des recettes minières, l'économie continue de se détériorer.

Le pays a vécu une décennie prometteuse entre 1985 et 1995. Un coup d'Etat a renversé la dictature du parti unique (le soi-disant Parti démocratique de Guinée) et legalisé le multipartisme et la presse libre. Les routes ont été bâties, l'économie libéralisée (relativement) et le pays ouvert.

Mais aujourd'hui c'est ces progrès qui sont en train de se faire renverser. La parasite jumelle de corruption et de clientièlesme ne cesse de miner l'économie guinéenne. La classe politique est paralysée en attendant la mort du général Lansana Conté. Le très malade chef d'un Etat en panne refuse de dialoguer avec l'opposition. Dans son mauvais état de santé, c'est son entourage quasi-mafieux qui manipule le général et 'gère' le pays. Le climat social s'est dégradé profondément en l'an 2004 et encore plus en 2005.

Tout simplement, rien ne marche en Guinée.