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L'Afrique commentée

19.6.03

PRISE DEUX CONTRE LE MAUDIT DIABLE
Avant-hier, les combattants de la guerre civile libérienne ont signé un cessez-le-feu. La condition la plus importante exigeait que le dictateur Charles Taylor, un criminel de guerre inculpé, ne fasse pas partie du nouveau gouvernement de transition chargé d’organiser de nouvelles élections. Les Libériens répondaient à cette annonce avec des expressions de ‘liesse populaire’ selon Le Monde ainsi que la BBC.

Lorsque que j’ai appris la démission prochaine de Taylor, j’ai failli m’évanouir. Mais la meilleure nouvelle sera quand aura lieu cette démission de l’homme responsable, plus que quiconque, de l’instabilité qui sévit dans toute la sous-région ouest-africaine.

L’avenir de Taylor est incertain. La Cour spéciale de l’ONU pour la Sierra Leone vient de l’inculper pour crimes de guerre, par cause de son parrainage de la rébellion brutale en Sierra Leone (il a profité personnellement du trafic de diamants illicits). Il apporterait un appui essentiel à la faction rebelle la plus dure en Côte d’Ivoire. De fait, aucun des voisins du Liberia n’a été épargné des tendances expansionnistes de Taylor.

Il est important que Taylor passe le reste de sa vie en prison. Il n’a pas détruit que son pays, il a détruit toute une région. Et cette déstruction perdurera bien après la fin de son régime. La faction de Taylor a innové le phénomème insidieux de l’enfant-soldat comme politique. Ce ne fut pas la première guerre où les enfants voyaient le combat. Mais jamais l’usage des enfants-soldats n’a étée si SYSTEMATIQUE, si planifiée. Jamais les enfants-soldats n’ont été une force PRIMAIRE de laquelle une guerre dépendait quasi-entièrement. Jamais les enfants n’ont été conscrits contre leur gré à de si jeunes âges, beaucoup d’enfants-soldats n’avaient pas atteint leurs 10 ans! Les seigneurs de guerre aimaient bien ces unités de jeunes garçons car les jeunes se croient souvent indéstructible et sont facilement intimidés par les plus âgé. Et lorsque ils hésitaient, ils étaient drogué. Je lisais un article dans The Guardian où un garçon racontait son histoire. Lorsque il avait peur, ses supérieurs lui coupait les veines du bras et y frottaient de la poudre de cocaïne... pour lui rendre “suffisamment fou pour combattre ou pour amputer les bras et mains aux victimes.” C’est ce mal qu’a conçu Charles Taylor, un mal qu’il a exporté aux autres pays.

Aujourd’hui, des gangs de jeunes hommes et garçons armés traversent l’Afrique de l’Ouest. Toute leur vie, il ne connaissent que la guerre et le conflit. Lorsqu’un pays signe un accord de paix, ils vont à un autre pays. Ceci est l’héritage le plus important et le plus tragique du criminel de guerre pas encore condamné Charles Taylor.

C’est pourquoi la démission et l’inculpation de Charles Taylor ne réglera pas, à elles seules, tous les problèmes de l’Afrique de l’Ouest. Mais avant de commencer la cure, il faut cesser l’effusion de sang.

L’”élection” de Taylor comme président de la République il y a six ans fut appuyée sur ue base d’intimidation, de coércition et de menaces. Le Monde rappelle son slogan lors de la présidentielle de 1997, ‘J'ai tué ta mère, j'ai tué ton père, vote pour moi pour qu'il y ait la paix.’ Maintenant, peut-être espérons que l’Afrique de l’Ouest puisse se débarrasser de Taylor pour qu’il y ait la paix.