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L'Afrique commentée

25.4.06

Le Sopi trahi?

En l'an 2000, la coalition du Sopi ('changement') remporte les éléctions nationales au Sénégal. Le chef de l'opposition de toujours, Me Abdoulaye Wade, accède au fauteuil présidentiel et sa coalition prend les rênes du pouvoir. Le Sénégal devient alors l'un des premiers pays ouest-africains à connaître l'alternance politique par la voie des urnes, plutôt de celle des armes.

Mais les choses tournent vite au vinaigre pour les alliés du chef de l'opposition de toujours devenu enfin chef de l'État. Moustapha Niasse, chef d'un parti allié au PDS de Wade, devient premier ministre. Mais Niasse finit par rompre avec Wade. Après une courte transition, Niasse est remplacé par Idrissa Seck à la tête du gouvernement; Seck est issu du même parti que Wade et est considéré comme dauphin du président de la République. Or, il est limeogé et puis inculpé d'atteinte à la défense nationale et à la sûreté de l'État ainsi que pour détournement de fonds; certains accusent Wade de vouloir se débarrasser d'un éventuel rival aux présidentielles de 2007.

Même la célèbre presse vibrante du Sénégal, largement crédité d'avoir assuré la victoire du Sopi en 2000, n'est pas à l'abri. Une quinzaine d'organisations de la société civile sénégalaise dénoncent le "harcèlement" des opposants et de la presse sénégalaise visés par des poursuites judiciaires.

Deux responsables de l'opposition et le directeur d'un quotidien privé ont été entendus mardi par la justice à dix mois des élections présidentielles et législatives prévues en février 2007.


L'ancien premier ministre Niasse a déclaré, "Le pouvoir veut faire peur aux hommes politiques et aux journalistes pour qu'ils ne s'expriment plus."

Les organisations signataires du communiqué estiment qu'il y a des "dérives politiques graves produites (au Sénégal) par l'instrumentalisation, de plus en plus systématique, des institutions de l'Etat en charge des secteurs des médias et de la justice".